L’Indonésie, archipel aux 17 000 îles, est l’un des joyaux touristiques de l’Asie du Sud-Est. Mais cette richesse naturelle et culturelle attire chaque année des millions de visiteurs, concentrés souvent sur quelques destinations phares.
Résultat : un surtourisme préoccupant, particulièrement à Bali, dans les îles Gili ou au parc national de Komodo. En parallèle, de nombreuses régions de l’archipel restent largement ignorées, bien qu’elles offrent une expérience tout aussi spectaculaire — parfois plus authentique, et plus respectueuse des équilibres locaux.
Face à cette tension croissante entre développement touristique et préservation, comment voyager de manière plus responsable en Indonésie ? Quelles régions éviter en Indonésie ? ou visiter l’Indonésie autrement ? et quelles sont les alternatives ?
Tour d’horizon.
Autrefois perçue comme un paradis tranquille, la côte sud de Bali (Kuta, Seminyak, Canggu) incarne aujourd’hui les dérives du tourisme de masse : embouteillages permanents, urbanisation galopante, hausse du coût de la vie pour les habitants, pression sur les ressources naturelles, et perte progressive de l’authenticité culturelle.
Certains quartiers sont devenus des hubs de “digital nomads”, attirés par le mode de vie facile et les infrastructures modernes, mais contribuant aussi à une gentrification rapide.
Alternative durable : privilégier les régions plus reculées de Bali comme Munduk, Sidemen, Amed, ou le nord-ouest autour de Pemuteran, où nature et culture balinaise sont encore préservées.
Située au large de Lombok, Gili Trawangan est devenue célèbre pour ses plages de sable blanc et sa vie nocturne festive. Mais le revers est lourd : traitement inadapté des déchets, coraux abîmés, surpopulation, et exploitation animale (avec des calèches tractées par des chevaux souvent maltraités).
Alternative : explorer les îles voisines, comme Gili Asahan (plus calme) ou des destinations émergentes comme les îles Togian (Sulawesi) ou l’archipel de Karimunjawa (Java).
La réputation mondiale des dragons de Komodo attire un tourisme croissant dans la région de Labuan Bajo. Malgré les efforts de régulation, les croisières de luxe et les excursions à la chaîne dégradent l’environnement local, tout en menaçant la tranquillité de la faune.
Alternative : explorer d’autres régions volcaniques et marines, comme Togian ou Karimunjawa, moins visitées mais tout aussi spectaculaires.
Encore en marge des circuits classiques, Sumba (sud-est de Bali) séduit par sa culture marapu, ses villages aux toits en chaume, ses collines dorées et ses plages désertes. L’île est également le théâtre d’initiatives en faveur du tourisme communautaire et de la préservation des ressources.
Sumatra est une île sauvage et immense, réputée pour ses jungles profondes, ses volcans actifs et sa faune unique, dont les orangs-outans de Bukit Lawang. Entre traditions batak autour du lac Toba et tribu mythique des Mentawai sur Siberut, elle séduit les aventuriers en quête d’authenticité. Une destination encore largement épargnée par le tourisme de masse
L’ile de Flores offre une vision authentique de l’Indonésie, entre volcans majestueux (volcan Kelimutu), villages traditionnels (Bena ou Waerebo) et rituels ancestraux. Peu touristiques, ces régions dévoilent une culture riche, notamment à travers l’art du tissage ikat. Idéal pour les voyageurs en quête de nature brute et de rencontres humaines profondes. Observer les chauves-souris dans la baie de Riung ou participer à des ateliers de tissage à Bajawa.
Les transports sont parfois un peu long entre chaque étape !
Souvent perçue comme une île de transit entre Jakarta, Yogyakarta et Bromo, Java cache pourtant des trésors hors des foules : le plateau de Dieng, les plages de Karimunjawa, ou les cascades de la région de Malang.
L’Indonésie a encore mille visages à offrir. À l’heure où le tourisme mondial cherche un nouveau souffle, les voyageurs ont un rôle à jouer : privilégier la qualité de l’expérience à la quantité de lieux cochés, soutenir les communautés locales, et surtout, explorer hors des sentiers usés.
Ce n’est pas fuir Bali, Komodo ou les Gili, mais apprendre à les aborder différemment, avec respect et conscience. Car parfois, les plus belles découvertes se trouvent juste à côté… là où peu de gens regardent encore.